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Moyennant dix francs, ai emprunté la blouse et la casquette d’un homme d’équipe. Ai abordé ces messieurs et leur ai dit de la part d’une dame « qu’on s’en allait à Monte-Carlo ». Ai ensuite téléphoné au domestique de l’hôtel Franklin. Toutes les dépêches envoyées à son patron et renvoyées par ledit patron seront lues par ledit domestique et, au besoin, interceptées.

Jeudi. — Monte-Carlo. Ces trois messieurs fouillent les hôtels.

Vendredi. — Excursions rapides à la Turbie, au Cap d’Ail, au Cap Martin. M. Daubrecq me téléphone. Il juge plus prudent d’expédier ces messieurs en Italie. Leur fais donc adresser, par le domestique de l’hôtel Franklin, une dépêche leur donnant rendez-vous à San-Remo.

Samedi. — San-Remo, quai de la gare. Moyennant dix francs j’emprunte la casquette du portier de l’ambassadeur’s Palace. Arrivée de ces trois messieurs. On s’aborde. Leur explique de la part d’une voyageuse, Mme Mergy, qu’on va jusqu’à Gênes, Hôtel Continental. Hésitation de ces messieurs. M. Nicole veut descendre. On le retient. Le train démarre. Bonne chance, messieurs. Une heure après, je reprends un train pour la France et m’arrête à Nice, où j’attends les ordres nouveaux.

Le sieur Jacob ferma son carnet et conclut :

— C’est tout. La journée d’aujourd’hui ne sera inscrite que ce soir.

— Vous pouvez l’inscrire dès maintenant, monsieur Jacob. « Midi. — M. Daubrecq m’envoie à la Compagnie des wagons-lits. Je retiens deux sleepings pour Paris, au train de deux heures quarante-huit, et les envoie à M. Daubrecq par un express. Ensuite, je prends le train de midi cinquante-huit pour Vintimille, station frontière où je passe la journée dans la gare, à sur-