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la porte du numéro 129. La porte était fermée à clef.

Toute la soirée, elle attendit le retour du voisin, et ne se coucha qu’à deux heures. Le dimanche matin, elle recommença d’écouter.

À onze heures, le voisin s’en alla. Cette fois il laissait la clef sur la porte du couloir.

En hâte, Clarisse tourna cette clef, entra résolument, se dirigea vers la porte de communication, puis, ayant soulevé le rideau et tiré le verrou, elle se trouva chez elle.

Au bout de quelques minutes, elle entendit deux bonnes qui faisaient la chambre du voisin.

Elle patienta jusqu’à ce qu’elles fussent parties. Alors, sûre de n’être pas dérangée, elle se glissa de nouveau dans l’autre chambre.

L’émotion la contraignit à s’appuyer sur un fauteuil. Après des jours et des nuits de poursuite acharnée, après des alternatives d’espoir ou d’angoisse, elle parvenait enfin à s’introduire dans une chambre habitée par Daubrecq. Elle allait pouvoir chercher à son aise, et, si elle ne découvrait pas le bouchon de cristal, elle pourrait tout au moins, cachée dans l’intervalle des deux portes de communication et derrière la tenture, voir Daubrecq, épier ses gestes et surprendre son secret.

Elle chercha. Un sac de voyage aussitôt l’attira, qu’elle réussit à ouvrir, mais où ses investigations furent inutiles.

Elle dérangea les casiers d’une malle et les poches d’une valise. Elle fouilla l’armoire, le secrétaire, la salle de bains, la penderie, toutes les tables et tous les meubles. Rien.