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Cependant, il ne se laissait pas abattre. D’une part, il connaissait la façon dont le député Daubrecq cachait le bouchon de cristal. D’autre part, il fallait savoir, par Clarisse Mergy, la retraite même de Daubrecq. Le reste, dès lors, ne serait plus qu’un enfantillage pour lui.

Grognard et Le Ballu l’attendaient dans le salon de l’hôtel Franklin, petit hôtel de famille situé près du Trocadéro. Mme Mergy ne leur avait pas encore écrit.

— Bah ! dit-il, j’ai confiance en elle ! Elle ne lâchera pas Daubrecq avant d’avoir une certitude.

Cependant, à la fin de l’après-midi, il commença à perdre patience et à s’inquiéter. Il livrait une de ces batailles — la dernière, espérait-il — où le moindre retard risquait de tout compromettre. Que Daubrecq dépistât Mme Mergy, comment le rattraper ? On ne disposait plus, pour réparer les fautes commises, de semaines ou de jours, mais plutôt de quelques heures, d’un nombre d’heures effroyablement restreint.

Apercevant le patron de l’hôtel, il l’interpella :

— Vous êtes sûr qu’il n’y a pas de pneumatique au nom de mes deux amis ?

— Absolument sûr, monsieur.

— Et à mon nom, au nom de M. Nicole ?

— Pas davantage.

— C’est curieux, dit Lupin. Nous comptions avoir des nouvelles de Mme Audran (c’était le nom sous lequel Clarisse était descendue).

— Mais cette dame est venue, s’écria le patron.

— Vous dites ?

— Elle est venue tantôt, et, comme ces messieurs n’étaient pas là, elle a laissé une lettre dans sa chambre. Le domestique ne vous en a pas parlé ?