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pas que la justice poursuivait Gilbert avec tant de rigueur, non pas tant comme criminel que comme complice de Lupin. Et, puis, malgré tous ses efforts, malgré les prodiges de son énergie, à quel résultat, en fin de compte, Lupin avait-il abouti ? En quoi son intervention avait-elle profité à Gilbert ?

Après un silence, elle se leva et le laissa seul.

Le lendemain, il fut assez faible. Mais le surlendemain, qui était le mercredi, comme son docteur exigeait qu’il restât encore jusqu’à la fin de la semaine, il répondit :

— Sinon, qu’ai-je à craindre ?

— Que la fièvre ne revienne.

— Pas davantage ?

— Non. La blessure est suffisamment cicatrisée.

— Alors, advienne que pourra. Je monte avec vous dans votre auto. À midi, nous sommes à Paris.

Ce qui déterminait Lupin à partir sur-le-champ, c’était, d’abord, une lettre de Clarisse ainsi conçue : « J’ai retrouvé les traces de Daubrecq… » Et c’était aussi la lecture d’un télégramme annonçant l’arrestation du marquis d’Albufex, compromis dans l’affaire du Canal.

Daubrecq se vengeait.

Or, si Daubrecq pouvait se venger, c’est que le marquis n’avait pu, lui, prévenir cette vengeance en prenant le document qui se trouvait sur la table même du bureau. C’est que les agents et l’inspecteur principal Blanchon, établis par Prasville dans l’hôtel du square Lamartine, avaient fait bonne garde. Bref, c’est que le bouchon de cristal était encore là.

Il y était encore, et cela prouvait, ou bien que Daubrecq n’osait pas rentrer chez lui, ou bien que son état de santé l’en em-