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Lupin fut plus tranquille après ces révélations. Cependant des idées tenaces, qu’il ne pouvait ni chasser de son cerveau, ni exprimer en phrases, le poursuivaient. Surtout il pensait inlassablement à ce nom de « Marie » que la souffrance avait arraché à Daubrecq. À quoi se rapportait ce nom ? Était-ce le titre d’un des livres de la bibliothèque, ou une partie de ce titre ? Et le livre désigné fournirait-il la clef de ce mystère ? Était-ce mot d’un coffre-fort ? Était-ce un assemblage de lettres inscrites quelque part, sur un mur, sur un papier, sur un panneau de bois, sur le cartouche d’un tableau, sur une facture ?

Questions obsédantes, auxquelles il lui était impossible de donner de réponse, et qui l’épuisaient…

Un matin, Arsène Lupin se réveilla plus dispos. La plaie était fermée, la température presque normale. Un docteur de ses amis, qui venait quotidiennement de Paris, lui promit qu’il pourrait se lever le surlendemain. Et, dès ce jour-là, en l’absence de ses complices et de Mme Mergy, tous trois partis l’avant-veille en quête de renseignements, il se fit approcher de la fenêtre ouverte.

Il sentait la vie rentrer en lui, avec la clarté du soleil, avec un air plus tiède qui annonçait l’approche du printemps. Il retrouvait l’enchaînement de ses idées, et les faits se rangeaient dans son cerveau selon leur ordre logique et selon leurs rapports secrets.

Le soir, il reçut de Clarisse un télégramme lui annonçant que les choses allaient mal et qu’elle restait à Paris ainsi que Grognard et Le Ballu. Très tourmenté par cette dépêche, il passa une nuit moins bonne. Quelles pouvaient être les nouvelles qui avaient motivé la dépêche de Clarisse ?