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brecq ! Ce que j’ai pleuré par toi !… Oui… de vraies larmes… de vrais sanglots de désespoir… M’en as-tu volé de l’argent ! Une fortune ! Et c’est la peur que j’avais de ta dénonciation !… Mon nom prononcé, c’était l’achèvement de ma ruine, le déshonneur. Ah ! gredin !…

Daubrecq ne bougeait pas. Démuni de son lorgnon, il gardait cependant ses lunettes où la clarté des lumières se reflétait. Il avait considérablement maigri, et les os de ses pommettes saillaient au-dessus de ses joues creuses.

— Allons, dit d’Albufex, il s’agit maintenant d’en finir. Il paraîtrait qu’il y a des coquins qui rôdent dans le pays. Dieu veuille que ce ne soit pas à ton intention et qu’ils n’essaient pas de te délivrer, car ce serait ta perte immédiate, comme tu le sais… Sébastiani, la trappe fonctionne toujours bien ?

Sebastiani s’approcha, mit un genou en terre, souleva et tourna un anneau que Lupin n’avait pas remarqué et qui se trouvait au pied même du lit. Une des dalles bascula, découvrant un trou noir.

— Tu vois, reprit le marquis, tout est prévu, et j’ai sous la main tout ce qu’il faut, même des oubliettes… et des oubliettes insondables, dit la légende du château. Donc, rien à espérer, aucun secours. Veux-tu parler ?

Daubrecq ne répondant pas, il continua :

— C’est la quatrième fois que je t’interroge, Daubrecq. C’est la quatrième fois que je me dérange pour te demander le document que tu possèdes et pour me soustraire ainsi à ton chantage. C’est la quatrième et dernière fois. Veux-tu parler ?

Même silence. D’Albufex fit un signe à Sébastiani. Le garde s’avança, suivi de deux de ses fils. L’un d’eux tenait un bâton à la main.