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quête aux environs de Montmaur ? Surcroît de précautions qui ne reposait sur aucun raisonnement, mais qui concordait avec sa manière d’agir méthodique et minutieuse.

Le surlendemain, il recevait de Le Ballu, outre des informations sans intérêt, la liste de tous les invités, de tous les domestiques et de tous les gardes de Montmaur.

Un nom le frappa, parmi ceux des piqueurs. Il télégraphia aussitôt :

« Se renseigner sur le piqueur Sébastiani. »

La réponse de Le Ballu ne tarda pas.

« Sébastiani (Corse) a été recommandé au duc de Montmaur par le marquis d’Albufex. Il habite, à une lieue du château, un pavillon de chasse élevé parmi les débris de la forteresse féodale qui fut le berceau de la famille de Montmaur. »

— Ça y est, dit Lupin à Clarisse Mergy, en lui montrant la lettre de Le Ballu. Tout de suite, ce nom de Sébastiani m’avait rappelé que d’Albufex est d’origine corse. Il y avait là un rapprochement…

— Alors, votre intention ?

— Mon intention est, si Daubrecq se trouve enfermé dans ces ruines, d’entrer en communication avec lui.

— Il se défiera de vous.

— Non. Ces jours-ci, sur les indications de la police, j’ai fini par découvrir les deux vieilles dames qui ont enlevé votre petit Jacques à Saint-Germain, et qui, le soir même, voilées, l’ont ramené à Neuilly. Ce sont deux vieilles filles, les cousines de Daubrecq, qui reçoivent de lui une petite rente mensuelle. J’ai rendu visite à ces demoiselles Rousselot (rappelez-vous leur nom et leur adresse, 134 bis, rue du Bac), je leur ai inspiré confiance, je leur ai promis de retrouver leur cousin et bienfaiteur, et l’aînée, Euphrasie Rousselot, m’a remis une lettre par quoi elle supplie Daubrecq