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sauver Gilbert n’étaient pas diminuées par cette horrible condamnation à mort. Mais il ne put obtenir de Clarisse qu’elle repartît pour la Bretagne. Elle voulait être là et prendre sa part de tous les espoirs et de toutes les angoisses.

Le lendemain, les renseignements de la Préfecture confirmèrent ce que Lupin et Prasville savaient. Le marquis d’Albufex, très compromis dans l’affaire du canal, si compromis que le prince Napoléon avait dû lui retirer la direction de son bureau politique en France, le marquis d’Albufex ne soutenait le grand train de sa maison qu’à force d’expédients et d’emprunts. D’un autre côté, en ce qui concernait l’enlèvement de Daubrecq, il fut établi que, contrairement à son habitude quotidienne, le marquis n’avait pas paru au cercle de six à sept heures et n’avait pas dîné chez lui. Il ne rentra, ce soir-là, que vers minuit et à pied.

L’accusation de M. Nicole recevait ainsi un commencement de preuve. Malheureusement — et par ses moyens personnels, Lupin ne réussit pas davantage — il fut impossible de recueillir le moindre indice sur l’automobile, sur le chauffeur et sur les quatre personnages qui avaient pénétré dans l’hôtel de Daubrecq. Était-ce des associés du marquis compromis comme lui dans l’affaire ? Était-ce des hommes à sa solde ? On ne put le savoir.

Il fallait donc concentrer toutes les recherches sur le marquis et sur les châteaux et habitations qu’il possédait à une certaine distance de Paris, distance que, étant donné la vitesse moyenne d’une automobile et le temps d’arrêt nécessaire, on pouvait évaluer à cent cinquante kilomètres.

Or, d’Albufex, ayant tout vendu, ne pos-