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M. Nicole, 25, place Clichy. J’habite chez un de mes amis, qui m’a prêté son appartement pendant son absence.

L’entrevue était terminée. M. Nicole remercia, salua très bas le secrétaire général et sortit, accompagné de Mme Mergy.

— Voilà une excellente affaire, dit-il, une fois dehors, en se frottant les mains. J’ai mes entrées libres à la Préfecture, et tout ce monde-là va se mettre en campagne.

Mme Mergy, moins prompte à l’espoir, objecta :

— Hélas ! arriverons-nous à temps ? Ce qui me bouleverse, c’est l’idée que cette liste peut être détruite.

— Par qui, Seigneur ! Par Daubrecq ?

— Non, mais par le marquis quand il l’aura reprise.

— Mais il ne l’a pas encore reprise ! Daubrecq résistera… tout au moins assez longtemps pour que nous parvenions jusqu’à lui. Pensez donc : Prasville est à mes ordres.

— S’il vous démasque ? La plus petite enquête prouvera que le sieur Nicole n’existe pas.

— Mais elle ne prouvera pas que le sieur Nicole n’est autre qu’Arsène Lupin. Et puis, soyez tranquille, Prasville qui, d’ailleurs, est au-dessous de tout comme policier, Prasville n’a qu’un but, démolir son vieil ennemi Daubrecq. Pour cela, tous les moyens lui sont bons, et il ne perdra pas son temps à vérifier l’identité d’un M. Nicole qui lui promet la tête de Daubrecq. Sans compter que c’est vous qui m’avez amené et que, somme toute, mes petits talents n’ont pas été sans l’éblouir. Donc, allons de l’avant, et hardiment.

Malgré elle, Clarisse reprenait toujours confiance auprès de Lupin. L’avenir lui sembla moins effroyable et elle admit, elle s’efforça d’admettre que les chances de