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rapidement, suivi de plusieurs autres. Lupin reconnut Prasville.

— Monsieur le secrétaire général, murmura-t-il, je vous salue. J’ai idée qu’un jour le destin nous mettra l’un en face de l’autre, et je le regrette pour vous, car vous ne m’inspirez qu’une médiocre estime, et vous passerez un sale quart d’heure. Aujourd’hui, si je n’étais pas si pressé, j’attendrais votre départ et je suivrais Daubrecq pour savoir à qui il a confié l’enfant qu’il va me rendre. Mais je suis pressé. En outre, rien ne m’assure que Daubrecq ne va pas agir par téléphone. Donc ne nous gaspillons pas en vains efforts, et rejoignons Victoire, Achille et notre précieuse valise.

Deux heures après, posté dans son hangar de Neuilly, toutes ses mesures prises, Lupin voyait Daubrecq qui débouchait d’une rue voisine et s’approchait avec méfiance.

Lupin ouvrit lui-même la grande porte.

— Vos affaires sont là, monsieur le député, dit-il. Vous pouvez vous rendre compte. Il y a un loueur de voitures à côté, vous n’avez qu’à demander un camion et des hommes. Où est l’enfant ?

Daubrecq examina d’abord les objets, puis il conduisit Lupin jusqu’à l’avenue de Neuilly, où deux vieilles dames, masquées par des voiles, stationnaient avec le petit Jacques.

À son tour, Lupin emmena l’enfant jusqu’à son automobile, où l’attendait Victoire.

Tout cela fut exécuté rapidement, sans paroles inutiles, et comme si les rôles eussent été appris, les allées et venues réglées d’avance, ainsi que des entrées et des sorties de théâtre.