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point anxieux. Il dit négligemment :

— J’aurais bien aimé voir « la chose » avant de partir. Tu ne pourrais pas ouvrir les vannes d’écoulement devant moi ?

Jodot objecta :

— C’est qu’il faut, d’après les cahiers du marquis, sept à huit heures pour que les vannes opèrent jusqu’au bout.

— Eh bien, ouvre-les tout de suite. Demain matin, toi d’ici, Aurélie et moi de là-bas, on verra « la chose », c’est-à-dire les trésors. C’est tout près, n’est-ce pas, les vannes ? au-dessous de nous ? près de l’écluse ?

— Oui.

— Il y a un sentier direct ?

— Oui.

— Tu connais le maniement ?

— Facile. Les cahiers l’indiquent.

— Descendons, proposa Raoul, je vais te donner un coup de main.

Jodot se leva et prit la lampe électrique. Il n’avait pas flairé le piège. Guillaume le suivit. En passant, ils aperçurent les fusils que Raoul, au début, avait attirés près de lui et poussés un peu plus loin. Jodot mit l’un d’eux en bandoulière. Guillaume également.

Raoul qui avait saisi la lanterne emboîta le pas aux deux bandits.

— Cette fois, se disait-il avec une allégresse qu’eût trahie l’expression de son visage, cette fois, nous y sommes. Quelques convulsions peut-être encore. Mais le grand combat est gagné.

Ils descendirent. Au bord du lac, Jodot s’orienta sur une digue de sable et de gravier qui bordait le pied de la falaise, contourna une roche