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court, des employés accouraient, ainsi qu’un groupe d’ouvriers occupés aux réparations de la voie. Il y avait des clameurs. On cherchait d’où venait l’appel.

Le contrôleur trancha les liens de Raoul, tout en écoutant ses explications, puis il ouvrit une fenêtre du couloir et fit signe aux employés.

— Par ici ! Par ici !

Se retournant vers Raoul, il lui dit :

— Elle est morte, n’est-ce pas, cette jeune femme ?

— Oui… étranglée. Et ce n’est pas tout… deux voyageurs à l’autre extrémité.

Ils allèrent vivement au bout du couloir.

Dans le dernier compartiment, deux cadavres. Aucune trace de désordre. Sur les filets, rien. Pas de valise. Pas de colis.

À ce moment les employés de la gare essayaient d’ouvrir la portière qui desservait la voiture de ce côté. Elle était bloquée, ce qui fit comprendre à Raoul les raisons pour lesquelles les trois bandits avaient dû reprendre le même chemin du couloir et s’enfuir par la première porte.

Celle-ci, en effet, fut trouvée ouverte. Des gens montèrent. D’autres sortaient de la passerelle à soufflet, et déjà l’on envahissait les deux compartiments, lorsqu’une voix forte proféra d’un ton impérieux :

— Que l’on ne touche à rien !… Non, monsieur, laissez ce revolver où il est. C’est une pièce à conviction extrêmement importante. Et