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Elle avait relevé la tête et regardait. Un autre lac, en effet, plus petit, mais plus grandiose, s’ouvrait devant eux, avec des falaises plus escarpées et un air de solitude plus sauvage encore et plus agressif.

Un à un, les souvenirs ressuscitaient. Elle les disait doucement, tout contre Raoul, comme des confidences que l’on fait à un ami. Elle évoquait devant lui une petite fille heureuse, insouciante, amusée par le spectacle des formes et des couleurs qu’elle contemplait aujourd’hui avec des yeux mouillés de larmes.

— C’est comme si vous me meniez en voyage dans votre vie, fit Raoul, que l’émotion étreignait, et j’ai autant de plaisir à voir ce qu’elle fut ce jour-là, que vous-même à la retrouver.