les femmes de Barbe-Bleue, m’est intolérable.
— Donc tu me suis ?
— Jusqu’au bout du monde.
— Sans condition, bien entendu ?
— Si, à une condition ; offre-moi à goûter.
— D’accord. Pain sec, biscuit pour les chiens, et de l’eau, plaisanta Marescal.
— Non, fit Raoul.
— Alors, ton menu ?
— Le tien, Rodolphe : meringues Chantilly, babas au rhum, et vin d’Alicante.
— Qu’est-ce que tu dis ? demanda Marescal, d’un ton de surprise inquiète.
— Rien que de fort simple. Tu m’invites à prendre le thé. J’accepte sans cérémonie. N’as-tu pas rendez-vous à 5 heures ?
— Rendez-vous ?… fit Marescal, de plus en plus gêné.
— Mais oui… tu te rappelles ? Chez toi… ou plutôt dans ta garçonnière… rue Duplan… un petit logement… sur le devant… N’est ce pas là que tu retrouves chaque après-midi, et que tu bourres de meringues arrosées d’Alicante, la femme de ton…
— Silence ! chuchota Marescal qui était blême.
Tout son aplomb s’en allait. Il n’avait plus envie de plaisanter.
— Pourquoi veux-tu que je garde le silence ? demanda Raoul, ingénument. Quoi, tu ne m’invites plus ? Tu ne veux pas me présenter à…
— Silence, sacrebleu ! répéta Marescal.