choc, si tu avais la fantaisie de délivrer Aurélie. Et puis, dans vingt minutes, trois spécialistes de la préfecture, ça te suffit ?
Raoul s’occupait gravement à planter des allumettes dans une rainure de table. Il en planta sept à la queue leu leu, et une, toute seule, à l’écart.
— Bigre, dit-il. Sept contre un. C’est un peu maigre. Qu’est-ce que vous allez devenir ?
Il avança la main timidement vers le téléphone.
— Tu permets ?
Marescal le laissa faire, tout en le surveillant. Raoul, à son tour, saisit le cornet :
— Allô… le numéro Élysée 22.23, mademoiselle… Allô… C’est le président de la République ? Monsieur le président, envoyez d’urgence à M. Marescal un bataillon de chasseurs à pied…
Furieux, Marescal lui arracha le téléphone.
— Assez de bêtises, hein ? Je suppose que si tu es venu ici, ce n’est pas pour faire des blagues. Quel est ton but ? Que veux-tu ?
Raoul eut un geste désolé.
— Tu ne comprends pas la plaisanterie. C’est pourtant l’occasion ou jamais de rigoler un brin.
— Parle donc, exigea le commissaire.
Aurélie supplia :
— Je vous en prie…
Il dit en riant :
— Vous, mademoiselle, vous avez peur des « bougres » de la préfecture et vous voulez qu’on leur brûle la politesse. Vous avez raison. Parlons.