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est donné. Je m’informe. Je prends vivement les dispositions nécessaires. Résultat : les deux fuyards sont cernés. L’un d’eux s’échappe. L’autre est arrêté et enfermé. On m’avertit. Je vais vers lui, dans l’ombre où il se dissimulait. C’est une femme.

Brégeac avait reculé de plus en plus et vacillait comme un homme ivre. Acculé au dossier d’un fauteuil, il balbutia :

— Vous êtes fou !… Vous dites des choses incohérentes !… Vous êtes fou !…

Marescal continua, inflexible :

— J’achève. Grâce au pseudo-baron, dont j’eus tort de ne pas me méfier, la prisonnière se sauve et rejoint Guillaume Ancivel. Je retrouve leurs traces à Monte-Carlo. Puis je perds du temps. Je cherche en vain… jusqu’au jour où j’ai l’idée de revenir à Paris, et de voir si vos investigations, à vous Brégeac, n’étaient pas plus heureuses et si vous aviez découvert la retraite de votre belle-fille. C’est ainsi que j’ai pu vous précéder de quelques heures au couvent de Sainte-Marie et parvenir à certaine terrasse où mademoiselle se laissait conter fleurette. Seulement, l’amoureux a changé ; au lieu de Guillaume Ancivel, c’est le baron de Limésy, c’est-à-dire le troisième complice.

Brégeac écoutait avec épouvante ces monstrueuses accusations. Tout cela devait lui sembler si implacablement vrai, cela expliquait si logiquement ses propres intuitions, et correspondait si rigoureusement aux demi-confidences qu’Aurélie venait de lui faire à propos de son sauveur inconnu, qu’il n’essayait plus de protester. De temps à autre, il obser-