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sur la personnalité du « client ». Tony, vous répondez de lui, hein ? Vous aussi, Labonce ? Emmenez-le. Et rendez-vous à trois heures devant la maison de Brégeac. Ce sera le tour de la demoiselle et l’exécution du beau-père.

Quatre hommes emmenèrent le client. Marescal retint le cinquième, Sauvinoux.

Aussitôt il visita le bureau et fit main basse sur quelques papiers et objets insignifiants. Mais ni lui ni son acolyte Sauvinoux ne trouvèrent ce qu’ils cherchaient, la bouteille où quinze jours auparavant, sur le trottoir, Marescal avait eu le temps de lire : « Eau de Jouvence ».

Ils allèrent déjeuner dans un restaurant voisin. Puis ils revinrent. Marescal s’acharnait.

Enfin, à deux heures un quart, Sauvinoux dénicha, sous le marbre d’une cheminée, la fameuse bouteille. Elle était munie d’un bouchon et rigoureusement cachetée de cire rouge.

Il la secoua et la plaça devant la clarté d’une ampoule électrique elle contenait un mince rouleau de papier.

Il hésita. Lirait-il ce papier ?

— Non… non… pas encore !… Devant Brégeac !… Bravo, Sauvinoux, vous avez bien manœuvré, mon garçon.

Sa joie débordait, et il partit en murmurant :

— Cette fois, nous sommes près du but. Je tiens Brégeac entre mes deux mains, et je n’ai qu’à serrer l’étau. Quant à la petite, plus personne pour la défendre ! Son amoureux est à l’ombre. À nous deux, ma chérie !