soigneusement. Elle est toujours en votre possession ?
— Je ne sais pas… mère ne m’a jamais dit… Est-ce cela ? » demanda-t-elle,
Le notaire prit sur la cheminée deux grosses serviettes de cuir et les ouvrit. Il fut stupéfait.
« Et voilà ce que vous laissez traîner ?… des titres au porteur ? »
Gilberte rougit, pressentant quelque faute énorme. Il compta les feuilles, fit des calculs, et lui dit :
« Vous êtes très riche, mademoiselle.
— Ah ! fit-elle distraitement… en effet… mère m’a raconté. »
Après un silence où il l’observa avec une surprise croissante, il reprit :
« Et les papiers de votre mère, de votre père, vous les avez ?
— Quels papiers ?
— Mais leurs actes de naissance, le vôtre, l’acte de leur mariage, bref tout ce qui composait leur état civil et qui constitue le vôtre ?
— Je ne les ai pas.
— Mais ils sont quelque part… Vous avez bien une indication à me donner à ce propos ?
— Non… Ah ! cependant il me semble que l’on a causé devant moi, une fois, de papiers perdus… ou plutôt brûlés dans un incendie… ou bien… enfin je ne suis pas très sûre…
— Voyons, voyons, s’écria Me Dufornéril, nous nous égarons, il vaut mieux reprendre les choses du début. Où êtes-vous née ?
— Je ne sais pas.