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L’ÉCOLE DU MENSONGE


Diane ouvrit le petit bureau à cylindre dont la clef ne la quittait point, sortit de l’un des tiroirs le registre auquel chaque jour elle confiait ses pensées secrètes, et se mit à écrire :

« C’était aujourd’hui la fête de mon mari. Sa fête ! C’est-à-dire une occasion pour lui de m’offrir un cadeau. Il n’y a pas manqué. Cher Ludovic ! est-ce qu’il oublie jamais, quand il s’agit de contenter un de mes caprices ? Et voilà cinq années que cela dure ! Il me semble qu’il m’aime comme au temps de mes fiançailles. Moi, je l’aime davantage, si c’est possible… »

Soudain, elle s’arrêta, les yeux fixes. Il y avait là, sur la tablette où elle écrivait, par conséquent dans l’intérieur même de son bureau, un gant, un gant de Suède gris, pareil à ceux que portait son mari. Elle le prit, l’examina. Le doute n’était pas possible.