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L’ENVELOPPE AUX CACHETS ROUGES

avait enfin obtenu le divorce contre son mari et qu’elle comptait se remarier à l’expiration des délais.

« Ah ! » fit-il, indifférent.

Et tout de suite elle lui demanda d’un ton un peu embarrassé :

« Est-ce que vous n’avez pas trouvé, dans les papiers de Jacqueline, un paquet pour moi… une enveloppe cachetée ? »

Il regarda la jeune femme avec une expression mauvaise, et il fut sur le point de lui reprocher sa complicité. Mais à quoi bon ? Il répondit :

« Oui, j’ai trouvé une enveloppe à votre nom.

— Eh bien ?

— Je l’ai brûlée. »

Elle parut très mécontente et prononça :

« Comment ! Vous l’avez brûlée ! Mais vous n’aviez pas le droit !

— Je n’avais pas le droit !

— Non. Ces lettres m’appartenaient. Jacqueline les gardait pour me rendre service ; mais il était bien entendu qu’un jour ou l’autre…

Voyant que Guillaume ne semblait pas comprendre, elle reprit avec étonnement :

« Ah ! Jacqueline ne vous avait pas dit ? Pauvre Jacqueline, je ne lui avais pas demandé tant de discrétion, du moins à votre égard.

— Quoi ! quoi ! fit-il avec un frisson de terreur.

— Mais oui, expliqua-t-elle. Comme j’étais en instance de divorce, j’avais craint qu’on ne découvrit ces lettres chez moi. Et j’y tenais tellement ! Jacqueline