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LE ROMAN D’UNE JEUNE FILLE

qu’elle n’écouta point le fils Lartiste et négligea de l’applaudir aux endroits saillants, ce dont on la blâma.

« Mme de la Vaudraye est furieuse, disait Simare, son fils n’est plus là. Pourtant elle avait dû joliment le chapitrer pour qu’il fût aimable avec vous. Dame, on est mère, et nous songeons à l’avenir de notre fils. Mais Guillaume aimable, ça ne se serait jamais vu ! Et puis M. Guillaume nous méprise trop pour rester au salon. Pensez donc, un écrivain comme lui ! Ah ! mais, regardez les yeux que vous fait le Beaufrelant, madame. Beaufrelant, c’est le don Juan de Domfront. Il n’y a pas de cruelles pour lui. On raconte même à ce propos… mais je ne sais si je dois… Bah ! vous avez un éventail… si vous rougissez… »

De nouveau, il s’inclina vers Gilberte.

Aux premiers mots, elle se leva. Mme de la Vaudraye accourut.

« Je suis sûre que ce vaurien de Simare vous débite des inconvenances. »

Elle la prit à part.

« Méfiez-vous de lui, ma chère enfant, je vois clair dans son jeu, il cherche à vous compromettre : c’est un garçon perdu de dettes et qui court la grosse dot… Mais vous n’avez pas vu Guillaume ? Attendez-moi là, je vous l’amène. »

Simare s’approcha de Gilberte.

« J’ai des excuses à vous faire, madame, je vous ai choquée tout à l’heure.

— Non, non, balbutia Gilberte, que cette assiduité désespérait, seulement, il m’a semblé que je ne devais pas… »