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moi… et avec l’amour son inévitable cortège de souffrances.

Gassereaux secoua la tête.

— Je ne m’étais donc pas trompé : tu souffres. Mais pourquoi souffres-tu ? Elle ne t’aime donc pas ?

— Est-ce que je sais ? s’écria Vérange. Il y a des moments où j’espère, où je crois… Mais je ne sais rien. Les êtres les plus simples sont les plus mystérieux en amour.

— Mais tu la vois ?

— Tous les quinze jours elle rejoint à Paris son fils qui est dessinateur dans une usine des environs, et pour qui ma sympathie s’est vivement accrue, et elle me l’amène ici. Mais jamais elle ne reste seule avec moi.

— Elle a peur…

— Ce serait plutôt moi qui appréhende le clair regard de ses yeux, et qui cache en tremblant un amour dont elle s’effaroucherait.

— En es-tu sûr ? Il semblerait plutôt que cette femme, qui est une mère parfaite, doit être contente de vous voir, Stéphane et toi, en si bonne harmonie, et qu’elle ne peut se soustraire, tout au moins en imagination, à la perspective