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Des quantités de journaux, tous dépliés, s’étalaient autour d’elle, sur le lit, sur la table, ce qui prouvait avec quelle attention elle suivait les événements de ces derniers jours. De loin, Raoul put lire des titres : « Arrestation du frère de Simon Lorient. Premier interrogatoire. » « Les deux frères seraient les fils du vieux Barthélemy. »

Il contempla de nouveau Faustine. Elle lui parut aussi belle que dans l’animation et l’élan de la vie, plus belle peut-être, avec la pureté de ses traits pacifiés. Et il évoquait la magnifique Phryné du sculpteur Alvard.

Cependant, un rayon de soleil se glissa par la fenêtre, entre deux nuages. Sans la quitter du regard, Raoul approcha doucement et attendit que le rayon parvînt sur la figure endormie, sur les yeux clos. Quand elle en fut gênée, elle souleva lentement ses paupières alourdies de longs cils.

Elle n’eut pas le temps de s’éveiller que Raoul l’avait déjà saisie aux épaules. Il l’étendit sur le lit et l’enveloppa dans les couvertures, immobilisant les bras et les jambes.

— Pas un cri ! pas un mot, mâchonna-t-il.

— Lâche ! Lâche ! gémit-elle, exaspérée et cherchant à s’affranchir de l’étreinte.

Il lui plaqua la main sur la figure.

— Tais-toi. Je ne viens pas en ennemi. Tu n’as rien à craindre si tu m’obéis.