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agréable. Non pas un repos définitif. Il était trop jeune encore, et trop avide d’action pour renoncer à sa grande passion d’aventures. Mais, tout au moins, à travers la France, sur la Côte d’Azur ou en Normandie, en Savoie ou aux environs de Paris, se préparait-il des oasis où il trouverait à portée de sa main ce repos éventuel. Une de ces oasis était sa propriété du Vésinet. Il y avait installé, comme dans ses autres domaines, d’anciens camarades à lui, un domestique-chauffeur, une cuisinière et des jardiniers-concierges, à qui il offrait ainsi une paisible retraite en souvenir des services passés. Et voilà que, tout à coup, le destin le jetait une fois de plus dans une lutte redoutable qu’il n’avait ni recherchée ni désirée.

Renoncer ? Il ne le pouvait plus. Bon gré, mal gré, il fallait agir. Et avant tout, il fallait — point essentiel du problème — découvrir comment, lui, personnage innocent, citoyen pacifique du paisible Vésinet, il était mêlé à des événements qui semblaient s’être combinés en dehors de lui, et peut-être même contre lui. En pareil cas, le hasard n’explique rien. L’explication doit sortir des faits. Mais où les trouver, ces faits ? Et comment les susciter ?

Raoul s’enferma dans le Clair-Logis, et n’en bougea plus d’une semaine, ne voyant personne, se refusant à toute activité, mais lisant tous les journaux. Il y apprit que Félicien était définitivement inculpé, mais ne recueillit aucune autre indication.