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l’étang, et, au lieu de me dire, franchement : « Eh bien, voilà, j’ai cinglé vers celle que j’aime », il préféra se laisser coffrer.

» Et alors, qu’est-il advenu ? C’est que, séparés en deux camps, nous n’avons pas toujours fait, chacun de notre côté, de la bonne besogne. Eh ! oui, nous avons souvent bafouillé. Tantôt, je travaillais de concert avec M. Rousselain, et tantôt contre lui, et, en fin de compte, tout en croyant Félicien innocent, j’en étais arrivé à considérer Rolande et Jérôme comme deux complices. Parfaitement. Comment pouvais-je imaginer, Rolande, que toute votre conduite fût fondée sur la haine ! La haine n’est pas un sentiment qui court les rues. La haine, portée à ce point, c’est une anomalie, et elle a forcément pour conséquence de faire faire des bêtises. Et quelles bêtises vous avez faites, ma petite Rolande !

» Voyons, Rolande — et Raoul s’assit à côté d’elle et lui prit doucement la main — voyons, croyez-vous que ce soit malin d’avoir poussé les choses jusqu’au mariage ? Car, il ne faut pas l’oublier : vous êtes mariée, vous portez le nom de Jérôme Helmas, vous êtes madame Helmas, et pour conquérir votre véritable nuit de noces, ce sont des mois d’efforts absurdes et d’embêtements inutiles.