Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
L’AIGUILLE CREUSE

opuscule signé de lui, imprimé à la machine à écrire et tiré à dix exemplaires. Comme titre : ARSÈNE LUPIN, sa méthode, en quoi il est classique et en quoi original — suivi d’un parallèle entre l’humour anglais et l’ironie française.

C’était une étude approfondie de chacune des aventures de Lupin, où les procédés de l’illustre cambrioleur nous apparaissaient avec un relief extraordinaire, où l’on nous montrait le mécanisme même de ses façons d’agir, sa tactique toute spéciale, ses lettres aux journaux, ses menaces, l’annonce de ses vols, bref, l’ensemble des trucs qu’il employait pour « cuisiner » la victime choisie et la mettre dans un état d’esprit tel, qu’elle s’offrait presque au coup machiné contre elle et que tout s’effectuait pour ainsi dire de son propre consentement.

Et c’était si juste comme critique, si pénétrant, si vivant, et d’une ironie à la fois si ingénue et si cruelle, qu’aussitôt les rieurs passèrent de son côté, que la sympathie des foules se détourna sans transition de Lupin vers Isidore Beautrelet, et que dans la lutte qui s’engageait entre eux, d’avance on proclama la victoire du jeune rhétoricien.


En tout cas, cette victoire, M. Filleul aussi