Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
71

favori les plus amples détails. Les reporters étaient là. Ils se ruèrent à l’assaut du lycée Janson-de-Sailly, guettèrent les externes au sortir des classes et recueillirent tout ce qui concernait, de près ou de loin, le nommé Beautrelet ; et l’on apprit ainsi la réputation dont jouissait parmi ses camarades celui qu’ils appelaient le rival d’Herlock Sholmès. Par raisonnement, par logique et sans plus de renseignements que ceux qu’il lisait dans les journaux, il avait, à diverses reprises, annoncé la solution d’affaires compliquées que la justice ne devait débrouiller que longtemps après lui.

C’était devenu un divertissement au lycée Janson que de poser à Beautrelet des questions ardues, des problèmes indéchiffrables, et l’on s’émerveillait de voir avec quelle sûreté d’analyse, au moyen de quelles ingénieuses déductions, il se dirigeait au milieu des ténèbres les plus épaisses. Dix jours avant l’arrestation de l’épicier Jorisse, il indiquait le parti que l’on pouvait tirer du fameux parapluie. De même, il affirmait dès le début, à propos du drame de Saint-Cloud, que le concierge était l’unique meurtrier possible.

Mais le plus curieux fut l’opuscule que l’on trouva en circulation parmi les élèves du lycée,