Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
31

— Vous connaissez le nom du meurtrier ?

— Oui.

— Et l’endroit où il se trouve, peut-être ?

— Oui.

M. Filleul se frotta les mains :

— Quelle chance ! Cette capture sera l’honneur de ma carrière. Et vous pouvez, dès maintenant, me faire ces révélations foudroyantes ?

— Dès maintenant, oui… Ou bien, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, dans une heure ou deux, lorsque j’aurai assisté jusqu’au bout à l’enquête que vous poursuivez.

— Mais non, mais non, tout de suite, jeune homme…

À ce moment, Raymonde de Saint-Véran, qui, depuis le début de cette scène, n’avait pas quitté du regard Isidore Beautrelet, s’avança vers M. Filleul.

— Monsieur le juge d’instruction…

— Que désirez-vous, Mademoiselle ?

Deux ou trois secondes, elle hésita, les yeux fixés sur Beautrelet, puis, s’adressant à M. Filleul :

— Je vous prierai de demander à Monsieur la raison pour laquelle il se promenait hier dans le chemin creux qui aboutit à la petite porte.