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L’AIGUILLE CREUSE
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M. Filleul. Brigadier Quevillon, deux de vos hommes à cheval, et au galop !

— Il est loin, dit le substitut.

— Si loin qu’il soit, il faudra bien qu’on mette la main sur lui.

— Je l’espère, mais je crois, Monsieur le juge d’instruction, que nos efforts doivent surtout se concentrer ici. Veuillez lire ce papier que je viens de trouver dans les poches du manteau !

— Quel manteau ?

— Celui du cocher.

Et le substitut du procureur tendit à M. Filleul un papier plié en quatre où se lisaient ces quelques mots tracés au crayon, d’une écriture un peu vulgaire :

« Malheur à la demoiselle si elle a tué le patron. »


L’incident causa une certaine émotion.

— À bon entendeur, salut, nous sommes avertis, murmura le substitut.

— Monsieur le comte, reprit le juge d’instruction, je vous supplie de ne pas vous inquiéter. Vous non plus, Mesdemoiselles. Cette menace n’a aucune importance, puisque la justice est sur les lieux. Toutes les précautions seront prises. Je réponds de votre sécurité. Quant à