cun de mes hommes leur part de butin et que tu les aies rencontrés l’autre nuit sur la falaise ? Tu le comprends, n’est-ce pas ? L’Aiguille creuse, c’est l’Aventure. Tant qu’elle est à moi, je reste l’Aventurier. L’Aiguille reprise, c’est tout le passé qui se détache de moi, c’est l’avenir qui commence, un avenir de paix et de bonheur où je ne rougirai plus quand les yeux de Raymonde me regarderont, un avenir…
Il se retourna furieux, vers la porte :
— Mais tais-toi donc, Ganimard, je n’ai pas fini ma tirade !
Les coups se précipitaient. On eût dit le choc d’une poutre projetée contre la porte.
Debout en face de Lupin, Beautrelet, éperdu de curiosité, attendait les événements, sans comprendre le manège de Lupin. Qu’il eût livré l’Aiguille, soit, mais pourquoi se livrait-il lui-même ? Quel était son plan ? Espérait-il échapper à Ganimard ? Et d’un autre côté, où donc se trouvait Raymonde ?
Lupin cependant murmurait, songeur :
— Honnête… Arsène Lupin honnête… plus de vol… mener la vie de tout le monde… Et pourquoi pas ? il n’y a aucune raison pour que je ne retrouve pas le même succès… Mais fiche-moi donc la paix, Ganimard ! Tu ignores donc,