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L’AIGUILLE CREUSE
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au temps des guerres civiles, également. Mais sa véritable destination, ce fut d’être… comment dirais-je ? le coffre-fort des rois de France.

Les coups redoublaient, moins sourds maintenant. Ganimard avait dû briser la première porte, et il s’attaquait à la seconde. Un silence, puis d’autres coups plus rapprochés encore. C’était la troisième porte. Il en restait deux.

Par une des fenêtres, Beautrelet aperçut les barques qui cinglaient autour de l’Aiguille, et, non loin, flottant comme un gros poisson noir, le torpilleur.

— Quel vacarme ! s’exclama Lupin, on ne s’entend pas ! Montons, veux-tu ? Peut-être cela t’intéressera-t-il de visiter l’Aiguille.

Ils passèrent à l’étage au-dessus, lequel était défendu, comme les autres, par une porte que Lupin referma derrière lui.

— Ma galerie de tableaux, dit-il.

Les murs étaient couverts de toiles, où Beautrelet lut aussitôt les signatures les plus illustres. Il y avait la Vierge à l’Agnus Dei, de Raphaël ; le Portrait de Lucrezia Fede, d’André del Sarto ; la Salomé, du Titien ; la Vierge et les Anges, de Botticelli, des Tintoret, des Carpaccio, des Rembrandt, des Velasquez…

— De belles copies ! approuva Beautrelet…