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L’AIGUILLE CREUSE

de fleurs trouvés : ma soi-disant lettre d’amour à Raymonde ! et, plus tard, les précautions que moi, Valméras, j’eus à prendre contre moi, Lupin, avant mon mariage ! Et, le soir de votre fameux banquet, quand vous défaillîtes entre mes bras ! Les jolis souvenirs !…

Il y eut un silence. Beautrelet observa Raymonde. Elle écoutait Lupin sans mot dire, et elle le regardait avec des yeux où il y avait de l’amour, de la passion, et autre chose aussi, que le jeune homme n’aurait pu définir, une sorte de gêne inquiète et comme une tristesse confuse.

Mais Lupin tourna les yeux vers elle et elle lui sourit tendrement. À travers la table, leurs mains se joignirent.

— Que dis-tu de ma petite installation, Beautrelet ? s’écria Lupin… De l’allure, n’est-ce pas ? Je ne prétends point que ce soit du dernier confortable… Cependant, quelques-uns s’en sont contentés, et non des moindres… Regarde la liste de quelques personnages qui furent les propriétaires de l’Aiguille, et qui tinrent à honneur d’y laisser la marque de leur passage.

Sur les murs, les uns au-dessous des autres, ces noms étaient gravés :