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L’AIGUILLE CREUSE
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— Et comme j’aurai là, moi, une douzaine de barques de pêche dont chacune sera commandée par un de mes hommes, il sera cueilli.

— S’il ne passe pas entre votre douzaine de barques, ainsi qu’un poisson à travers les mailles.

— Soit. Mais alors je le coule à fond.

— Fichtre ! Vous aurez donc des canons ?

— Mon Dieu, oui. Il y a en ce moment un torpilleur au Havre. Sur un coup de téléphone de moi, il se trouvera à l’heure dite aux environs de l’Aiguille.

— Ce que Lupin sera fier ! Un torpilleur !… Allons, je vois, monsieur Ganimard, que vous avez tout prévu. Il n’y a plus qu’à marcher. Quand donnons-nous l’assaut ?

— Demain.

— La nuit ?

— En plein jour, à marée montante, sur le coup de dix heures.

— Parfait.

Sous ses apparences de gaieté, Beautrelet cachait une véritable angoisse. Jusqu’au lendemain, il ne dormit pas, agitant tour à tour les plans les plus impraticables.

Ganimard l’avait quitté pour se rendre à une dizaine de kilomètres d’Étretat, à Yport, où, par prudence, il avait donné rendez-vous à ses