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L’AIGUILLE CREUSE
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aussitôt qui cédait. Et tout à coup, il y eut comme un déclenchement, un bruit de serrure qui s’ouvre ; et, à droite de la brique, sur une largeur d’un mètre, le pan du mur pivota et découvrit l’orifice d’un souterrain.

Comme un fou, Beautrelet empoigna la porte de fer dans laquelle les briques étaient scellées, la ramena violemment, et la ferma. L’étonnement, la joie, la peur d’être surpris convulsaient sa figure jusqu’à la rendre méconnaissable. Il eut la vision effarante de tout ce qui s’était passé là, devant cette porte, depuis vingt siècles, de tous les personnages initiés au grand secret, qui avaient pénétré par cette issue… Celtes, Gaulois, Romains, Normands, Anglais, Français, barons, ducs, rois, et, après eux tous, Arsène Lupin… et après Lupin, lui, Beautrelet… Il sentit que son cerveau lui échappait. Ses paupières battirent. Il tomba évanoui et roula jusqu’au bas de la rampe, au bord même du précipice…

Sa tâche était finie, du moins la tâche qu’il pouvait accomplir seul, avec les seules ressources dont il disposait.

Le soir, il écrivit au chef de la Sûreté une longue lettre, où il rapportait fidèlement les résultats de son enquête et livrait le secret