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L’AIGUILLE CREUSE
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— Je l’ignore. Mais ma fille et ma nièce vous diront, en toute certitude, qu’elles ont vu successivement deux hommes traverser le parc, et que ces deux hommes portaient d’assez volumineux fardeaux.

— Ces demoiselles…

— Ces demoiselles ont rêvé ? je serais tenté de le croire, car, depuis ce matin, je m’épuise en recherches et en suppositions. Mais il est aisé de les interroger.

On fit venir les deux cousines dans le grand salon. Suzanne, toute pâle et tremblante encore, pouvait à peine parler. Raymonde, plus énergique et plus virile, plus belle aussi avec l’éclat doré de ses yeux bruns, raconta les événements de la nuit et la part qu’elle y avait prise.

— De sorte, Mademoiselle, que votre déposition est catégorique ?

— Absolument. Les deux hommes qui traversaient le parc emportaient des objets.

— Et le troisième ?

— Il est parti d’ici les mains vides.

— Sauriez-vous nous donner son signalement ?

— Il n’a cessé de nous éblouir avec la clarté de sa lanterne. Tout au plus dirai-je qu’il est grand et lourd d’aspect…