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L’AIGUILLE CREUSE
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bleu, à la grande mer d’émeraude, tout éblouissante de soleil.

Des talus rectilignes, des restes de murs en briques, où il crut reconnaître les vestiges d’un camp romain, l’intriguèrent. Puis il aperçut une espèce de petit castel, bâti à l’imitation d’un fort ancien, avec tourelles lézardées, hautes fenêtres gothiques, et qui était situé sur un promontoire déchiqueté, montueux, rocailleux, et presque détaché de la falaise. Une grille, flanquée de garde-fous et de broussailles de fer, en défendait l’étroit passage.

Non sans peine, Beautrelet réussit à le franchir. Au-dessus de la porte ogivale, que fermait une vieille serrure rouillée, il lut ces mots : Fort de Fréfossé. Il n’essaya pas d’entrer, et tournant à droite, il aborda, après avoir descendu une petite pente, un sentier qui courait sur une arête de terre munie d’une rampe en bois. Tout au bout, il y avait une grotte de proportions exiguës, formant comme une guérite à la pointe du roc où elle était creusée, un roc abrupt tombant dans la mer.

On pouvait tout juste tenir debout au centre de la grotte. Des multitudes d’inscriptions s’entrecroisaient sur ses murs. Un trou presque carré percé à même la pierre s’ouvrait en lucarne du côté de la terre, exactement en