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L’AIGUILLE CREUSE
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Lupin était là. Il le voyait. Il le devinait. Il l’attendait à ce détour de route, à la lisière de ce bois, au sortir de ce village. Et chaque fois déçu, il semblait qu’il trouvât en chaque déception une raison plus forte de s’obstiner encore.

Souvent, il se jetait sur le talus de la route et s’enfonçait éperdument dans l’examen du document tel qu’il en portait toujours sur lui la copie, c’est-à-dire avec la substitution des voyelles aux chiffres :


Souvent aussi, selon son habitude, il se couchait à plat ventre dans l’herbe haute et songeait, des heures. Il avait le temps. L’avenir lui appartenait.

Avec une patience admirable, il allait de la Seine à la mer, et de la mer à la Seine, s’éloignant par degrés, revenant sur ses pas, et n’abandonnant le terrain que lorsqu’il n’y avait plus théoriquement aucune chance d’y puiser le moindre renseignement.

Il étudia, il scruta Montivilliers, Saint-