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L’AIGUILLE CREUSE
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quand on a annoncé l’arrivée de M. Massiban.

— Alors ?

— Alors, je ne comprends pas… à moins que… mais non…

— Quoi ?

— Georges… mon fils… ce matin… Georges a joué avec ce livre.

Elle sortit précipitamment, accompagnée de Beautrelet, de Massiban et du baron. L’enfant n’était pas dans sa chambre. On le chercha de tous côtés. Enfin, on le trouva qui jouait derrière le château. Mais ces trois personnes semblaient si agitées, et on lui demandait des comptes avec tant d’autorité, qu’il se mit à pousser des hurlements.

Tout le monde courait à droite, à gauche. On questionnait les domestiques. C’était un tumulte indescriptible.

Et Beautrelet avait l’impression effroyable que la vérité se retirait de lui comme de l’eau qui filtre à travers les doigts.

Il fit un effort pour se ressaisir, prit le bras de Mme de Villemon, et, suivi du baron et de Massiban, il la ramena dans le salon et lui dit :

— Le livre est incomplet, soit, deux pages sont arrachées… mais vous les avez lues, n’est-ce pas, madame ?