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L’AIGUILLE CREUSE
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nal passait de main en main, et chaque fois qu’un des convives jetait les yeux sur la page offerte, c’étaient des exclamations.

— Lisez ! lisez ! criait-on du côté opposé.

À la table d’honneur on se leva. Le père Beautrelet alla prendre le journal et le tendit à son fils.

— Lisez ! lisez ! cria-t-on plus fort.

Et d’autres proféraient :

— Écoutez donc ! il va lire… écoutez !

Beautrelet, debout, face au public, cherchait des yeux, dans le journal du soir que son père lui avait donné, l’article qui suscitait un tel vacarme, et soudain, ayant aperçu un titre souligné au crayon bleu, il leva la main pour réclamer le silence, et il lut d’une voix que l’émotion altérait de plus en plus ces révélations stupéfiantes qui réduisaient à néant tous ses efforts, bouleversaient ses idées sur l’Aiguille creuse et marquaient la vanité de sa lutte contre Arsène Lupin :

« Lettre ouverte de M. Massiban, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

« Monsieur le Directeur,

« Le 17 mars 1679, un tout petit livre parut avec ce titre :