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L’AIGUILLE CREUSE
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surveillez la porte pour que notre retraite ne soit pas coupée. À la moindre alerte, un coup de sifflet.

Il prit la main de Beautrelet, et ils s’enfoncèrent dans l’ombre épaisse des fourrés. Un espace plus clair s’offrit à eux quand ils arrivèrent au bord de la pelouse centrale. Au même moment, un rayon de lune filtra, et ils aperçurent le château avec ses clochetons pointus disposés autour de cette flèche effilée à laquelle, sans doute, il devait son nom. Aucune lumière aux fenêtres. Aucun bruit.

Valméras empoigna le bras de son compagnon.

— Taisez-vous.

— Quoi ?

— Les chiens là-bas… vous voyez…

Un grognement se fit entendre. Valméras siffla très bas. Deux silhouettes blanches bondirent et en quatre sauts vinrent s’abattre aux pieds du maître.

— Tout doux, les enfants… couchez là… bien… ne bougez plus…

Et il dit à Beautrelet :

— Et maintenant, marchons, je suis tranquille.

— Vous êtes sûr du chemin ?

— Oui. Nous nous rapprochons de la terrasse.