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L’AIGUILLE CREUSE
3

— Mais il y a du danger pour lui. Il couche à côté du petit salon.

M. Daval est là aussi…

— À l’autre bout du château… Comment veux-tu qu’il entende ?

Elles hésitaient, ne sachant à quoi se résoudre. Appeler ? Crier au secours ? Elles n’osaient, tellement le bruit même de leur voix leur semblait redoutable. Mais Suzanne qui s’était approchée de la fenêtre étouffa un cri.

— Regarde… un homme près du bassin.

Un homme en effet s’éloignait d’un pas rapide. Il portait sous le bras un objet d’assez grandes dimensions dont elles ne purent discerner la nature, et qui, en ballottant contre sa jambe, contrariait sa marche. Elles le virent qui passait près de l’ancienne chapelle et qui se dirigeait vers une petite porte dont le mur était percé. Cette porte devait être ouverte, car l’homme disparut subitement, et elles n’entendirent point le grincement habituel des gonds.

— Il venait du salon, murmura Suzanne.

— Non, l’escalier et le vestibule l’auraient conduit bien plus à gauche… À moins que…

Une même idée les secoua. Elles se penchèrent. Au-dessous d’elles, une échelle était dressée contre la façade et s’appuyait au premier étage. Une lueur éclairait le balcon de