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L’AIGUILLE CREUSE
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joue, dans l’explication que j’en propose, un certain rôle, de même qu’elle a joué un grand rôle dans mon enquête personnelle. Mais si l’on attendait les preuves et les faits pour combattre Lupin, on risquerait fort, ou bien de les attendre toujours, ou bien d’en découvrir qui, préparés par Lupin, conduiraient juste à l’opposé du but.

« J’ai confiance que les faits, quand ils seront tous connus, confirmeront mon hypothèse sur tous les points. »


Ainsi donc, Beautrelet, un moment dominé par Arsène Lupin, troublé par l’enlèvement de son père et résigné à la défaite, Beautrelet, en fin de compte, n’avait pu se résoudre à garder le silence. La vérité était trop belle et trop étrange, les preuves qu’il en pouvait donner trop logiques et trop concluantes pour qu’il acceptât de la travestir. Le monde entier attendait ses révélations. Il parlait.

Le soir même du jour où son article parut, les journaux annonçaient l’enlèvement de M. Beautrelet père. Isidore en avait été averti par une dépêche de Cherbourg reçue à trois heures.