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L’AIGUILLE CREUSE
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à certains indices que j’ignore, devine, sous son déguisement de cocher, le complice de Lupin. C’est elle qui l’avertit. C’est elle qui lui signale l’urgence d’une opération. C’est elle sans doute qui substitue une casquette à l’autre. C’est elle qui fait écrire le fameux billet où elle est désignée et menacée personnellement — comment, après cela, pourrait-on la soupçonner ?

« C’est elle qui, au moment où j’allais confier au juge d’instruction mes premières impressions, prétend m’avoir aperçu, la veille, dans le bois-taillis, inquiète M. Filleul sur mon compte, et me réduit au silence. Manœuvre dangereuse, certes, puisqu’elle éveille mon attention et la dirige contre celle qui m’accable d’une accusation que je sais fausse, mais, manœuvre efficace, puisqu’il s’agit avant tout de gagner du temps et de me fermer la bouche.

« Et c’est elle qui, pendant quarante jours, alimente Lupin, lui apporte des médicaments (qu’on interroge le pharmacien d’Ouville, il montrera les ordonnances qu’il a exécutées pour Mlle de Saint-Véran), elle enfin qui soigne le malade, le panse, le veille, et le guérit.

« Et voilà le premier de nos deux problèmes résolu, en même temps que le drame exposé. Arsène Lupin a trouvé près de lui, au château même, le secours qui lui