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L’AIGUILLE CREUSE

Je n’insistai pas et, changeant de conversation :

— Comment donc êtes-vous entré ?

— Mon Dieu, comme tout le monde, par la porte. Puis, ne voyant personne, j’ai traversé le salon, j’ai suivi le balcon, et me voici.

— Soit, mais la clef de la porte ?

— Il n’y a pas de porte pour moi, vous le savez. J’avais besoin de votre appartement, je suis entré.

— À vos ordres. Dois-je vous laisser ?

— Oh ! nullement, vous ne serez pas de trop. Je puis même vous dire que la soirée sera intéressante.

— Vous attendez quelqu’un ?

— Oui, j’ai donné rendez-vous ici à dix heures…

Il tira sa montre.

— Dix heures. Si le télégramme est arrivé, la personne ne tardera pas…

Le timbre retentit, dans le vestibule.

— Que vous avais-je dit ? Non, ne vous dérangez pas… j’irai moi-même.


Avec qui, diable ! pouvait-il avoir pris rendez-vous ? et à quelle scène dramatique ou burlesque allais-je assister ? Pour que Lupin lui-même la considérât comme digne d’intérêt,