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L’AIGUILLE CREUSE

père, qu’une dépêche avait mandé en toute hâte, et l’on admirait le dévouement de Mlle Suzanne de Gesvres qui passa des nuits au chevet du blessé.

Après, ce fut la convalescence rapide et joyeuse. Enfin on allait savoir ! On saurait ce que Beautrelet avait promis de révéler à M. Filleul, et les mots définitifs que le couteau du criminel l’avait empêché de prononcer !

Et l’on saurait aussi tout ce qui, en dehors du drame lui-même, demeurait impénétrable ou inaccessible aux efforts de la justice.

Beautrelet, libre, guéri de sa blessure, on aurait une certitude quelconque sur le sieur Harlington, l’énigmatique complice d’Arsène Lupin, que l’on détenait toujours à la prison de la Santé. On apprendrait ce qu’était devenu après le crime, le greffier Brédoux, cet autre complice dont l’audace avait été vraiment effarante.

Beautrelet libre, on pourrait se faire une idée précise sur la disparition de Ganimard et sur l’enlèvement de Sholmès. Comment deux attentats de cette sorte avaient-ils pu se produire ? Les détectives anglais, aussi bien que leurs collègues de France, ne possédaient aucun indice à ce sujet. Le dimanche de la Pentecôte, Ganimard n’était pas rentré chez lui, le