Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
L’AIGUILLE CREUSE

vous prierai seulement de remarquer que ladite corde provient du château. Il n’y a pas plus de vingt minutes qu’elle servait à sécher du linge auprès de la buanderie.

— Est-ce possible ?

— Monsieur, c’est ici même que je suis surveillé, par quelqu’un qui se trouve au cœur de la place, qui me voit, qui m’entend, et qui, minute par minute, assiste à mes actes et connaît mes intentions.

— Vous croyez ?

— J’en suis sûr. C’est à vous de le découvrir et vous n’y aurez pas de peine. Mais, pour moi, je veux finir et vous donner les explications promises. J’ai marché plus vite que nos adversaires ne s’y attendaient, et je suis persuadé que, de leur côté, ils vont agir avec vigueur. Le cercle se resserre autour de moi. Le péril approche, j’en ai le pressentiment.

— Voyons, voyons, Beautrelet…

— Bah ! on verra bien. Pour l’instant, dépêchons-nous. Et d’abord, une question sur un point que je veux écarter tout de suite. Vous n’avez parlé à personne de ce document que le brigadier Quevillon a ramassé et qu’il vous a remis en ma présence ?

— Ma foi non, à personne. Mais est-ce que vous y attachez une valeur quelconque ?…