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LA PARTIE DE BACCARA

totale de ses gains en quatre portions qui correspondaient exactement aux pertes annoncées, divisa ensuite ces quatre paquets par tiers, et proposa à ses adversaires les trois parties finales. C’était donc, individuellement, quitte ou double sur chacune des trois liasses. Ils acceptèrent. Paul Erstein perdit les trois fois. La veine avait tourné. Après toute une nuit de lutte, il n’y avait plus ni gagnant ni perdant.

« — Tant mieux, dit Paul Erstein, qui se leva. J’avais un peu honte. Mais, fichtre, quelle migraine ! Personne ne vient fumer une cigarette sur le balcon ? »

« Il passa dans la rotonde. Quelques minutes s’écoulèrent durant lesquelles les quatre amis demeurèrent autour de la table à deviser gaiement des péripéties du combat terminé. Puis ils se résolurent au départ. Ayant traversé la seconde salle et la première, ils prévinrent le domestique de garde qui somnolait dans l’antichambre.

« — M. Erstein est encore là, Joseph. Mais il ne saurait tarder à s’en aller. »

« Puis ils sortirent exactement à quatre heures trente-cinq. L’auto de l’un d’eux, Alfred Auvard, les ramena, comme chaque vendredi soir, à Maromme. De son côté, le domestique Joseph attendit une heure. Après quoi, las de sa faction nocturne, il se mit en quête de Paul Erstein, et le trouva gisant dans la rotonde, tordu sur lui-même, inerte : il était mort. »

L’inspecteur Béchoux fit une seconde pause. Mme Fougeraie avait baissé la tête. Jim Barnett se rendit avec l’inspecteur dans la rotonde isolée, l’examina et prononça :

« Tout ce récit est fondé sur quoi ?

— Sur les explications données par les quatre personnes qui étaient là.