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L’AGENCE BARNETT ET Cie

Il répondit aimablement :

« Très embrouillée, monsieur le juge d’instruction.

— N’est-ce pas ? Au fond, la balance est égale entre les adversaires. D’une part, il y a l’alibi de M. Leboc, lequel incontestablement n’a guère pu quitter sa maison de l’après-midi. Mais, d’autre part, le récit des trois cousins me semble de bon aloi.

— De bon aloi, en effet. À droite ou à gauche, il y a sûrement ignominie et comédie abjecte. Mais est-ce à droite, ou à gauche ? L’innocence est-elle chez les trois Gaudu, personnages louches, aux figures de brutes ? et le coupable serait-il le souriant M. Leboc dont le visage est tout candeur et sérénité ? Ou bien doit-on supposer que les faces de tous les acteurs du drame sont conformes aux rôles qu’ils y ont joués, M. Leboc étant innocent et les Gaudu coupables ?

— Somme toute, dit M. Formerie avec satisfaction, vous n’êtes pas plus avancé que nous.

— Oh ! si, beaucoup plus », affirma Jim Barnett.

M. Formerie pinça les lèvres.

« En ce cas, dit-il, faites-nous part de vos découvertes.

— Je n’y manquerai pas au moment voulu. Aujourd’hui, je vous demanderai seulement, monsieur le juge d’instruction, de convoquer un nouveau témoin.

— Un nouveau témoin ?

— Oui.

— Son nom ? son adresse ? prononça M. Formerie, tout à fait dérouté.

— Je ne le connais pas.

— Hein ? que dites-vous ? »