Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
LA LETTRE D’AMOUR DU ROI GEORGES

— Où en est l’instruction ?

— À l’heure actuelle, on confronte le sieur Leboc, fonctionnaire en retraite, avec les trois cousins Gaudu, trois gredins de la pire espèce, maraudeurs et braconniers. Des deux côtés, et sans la moindre preuve, on s’accuse réciproquement de l’assassinat. Voulez-vous que nous y allions en auto ? Rien ne vaut la réalité d’un interrogatoire.

— Allons-y.

— Un mot encore, Barnett. M. Formerie, qui instruit l’affaire et qui espère bien ainsi attirer l’attention sur lui et conquérir un poste à Paris, est un magistrat pointilleux, susceptible, qui supporterait mal ces petits airs moqueurs qu’il vous arrive de prendre avec les représentants de la justice.

— Je vous promets, Béchoux, d’avoir pour lui les égards qu’il mérite. »

À mi-distance du bourg de Fontines à la forêt de Marly, au milieu de bois-taillis qu’une bande de terrain sépare de la forêt, se trouve, dans une enceinte de murs peu élevés, une maisonnette à un seul étage, avec un modeste potager. La « Chaumière » était habitée, huit jours encore auparavant, par un ancien libraire, le bonhomme Vaucherel, qui ne quittait son petit domaine de fleurs et de légumes que pour bouquiner de temps à autre sur les quais de Paris. Très avare, il passait pour riche, bien qu’il vécût médiocrement. Il ne recevait personne, sauf son ami, le sieur Leboc, qui demeurait à Fontines.

La reconstitution du crime et l’interrogatoire du sieur Leboc avaient eu déjà lieu, et les magistrats déambu-