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LES GOUTTES QUI TOMBENT

Jim Barnett scanda doucement :

« L’explication tient en quelques mots. Vous avez à choisir : ou bien le collier de perles ou bien l’héritage.

— Le collier de perles… l’héritage ?… répéta-t-elle sans comprendre.

— Mon Dieu, oui. Cet héritage, comme vous me l’avez dit, dépend de deux testaments, le premier en votre faveur, le second en faveur de deux vieilles cousines riches comme Crésus, et, paraît-il, méchantes comme des sorcières. Que l’on ne retrouve pas le second, c’est le premier qui est valable. »

Elle prononça sourdement :

« Demain on doit lever les scellés et ouvrir le secrétaire. Le testament s’y trouve.

— Il s’y trouve… ou il ne s’y trouve plus, ricana Barnett. J’avoue même qu’à mon humble avis il ne s’y trouve plus.

— Est-ce possible ?

— Très possible… presque certain même… Je crois me souvenir, en effet, que, le soir de notre conversation, lorsque je suis venu palper le tuyau du lavabo, j’en ai profité pour faire une petite visite domiciliaire chez votre mari. Il dormait si bien !

— Et vous avez pris le testament ? dit-elle en frémissant.

— Ça m’en a tout l’air. C’est bien ce griffonnage, n’est-ce pas ?

Il déplia une feuille de papier timbré, où elle reconnut l’écriture de M. Assermann, et elle put lire ces phrases :

« Je soussigné, Assermann, Léon-Joseph, banquier, en raison de certains faits qu’elle n’a pas oubliés, déclare